Матрос Лариса Григорьевна
Maman

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    En février de cette année, sort une collection de "Russie-France, qui s'inscrit dans la compétition, qui s'est tenue à traduire mon histoire " Maman ". Concours " Russie-France " a été établie dans la littérature de l'année 2015 ob″âleniâ marque Organisation de Moscou de l'Union des écrivains de la Russie, ainsi que de "Littéraires" pour représenter les œuvres d'auteurs contemporains un plus large public de lecteurs, d'identifier les plus talentueux poètes et écrivains et leur promotion. Collection sera présentée en France et la Russie sur tous les événements (festivals, présentations littéraires (à partir de l'invitation à la concurrence) dans la traduction en Français ici : http://lit.lib.ru/m/matros_l_g/rasskaz-3.shtml et : 25 mars 2016 année à 15:00 dans le petit Hall de la maison centrale des Ecrivains a eu lieu la cérémonie de remise des compétitions, menées à l'organisation de Moscou de l'Union des écrivains de la Russie en 2015, avec TM "République littéraire." gagnants et finalistes Prprivetsoval Vladimir Boyarynov : poète, Président de l'OHI s.r. a participé à des compétitions et des cérémonies y participaient résultats annoncés et attribués aux finalistes et lauréats, aussi bien d'autres sont délivrés comme la promotion des auteurs individuels...... / / / 7. Konkurs littéraire internationale " Rossia-2015. " FRANCE / / / 3-ème place......... Matrosse Larisa...

  •   Larisa Matrosse
      Florida, les États-Unis
      
      
      MAMAN
      
      Une nouvelle
      
      Il était tout pour elle, son fils. Elle l"attendait longtemps. Depuis son mariage elle avait mis plus d"un an à se soigner. Son médecin traitant ne lui garantissait rien, mais était plein d"optimisme. Ce n"était qu"elle juste voulait un bébé, elle voulait un fils pour lui donner le prénom de son père bien-aimé, qui était mort prématurément. Mais soudain elle s'est heurtée à une malhonnêteté choquant du côté de son mari et a décidé de se séparer immédiatement. C"est pourquoi elle était même contente qu"elle n"avait pas réussi à tomber enceinte et s"est mise à accomplir sa décision. Un littérateur a dit : " Chaque mois la nature rappelle à une femme qu"elle peut être mère". Elle avait attendu deux ans le " témoignage naturel " du fait qu"elle était parmi celles dont la vie serait illuminée par le bonheur de maternité. Et maintenant elle allait au médecin, prête à entendre ce qui ne lui ferait plus du mal - la réponse négative sur le énième test de grossesse. Mais le médecin, qui l'aidait avec diligence, lui a annoncé une bonne nouvelle. Elle rentrait à la maison en plein désarroi. Pourtant, ayant compris toute l"importance de cette nouvelle, elle s"est promis de faire tout son possible pour élever un enfant dans une famille traditionnelle et heureuse.
      Selon tous les signes extérieurs, on lui prédisait une fille, mais elle était sûre qu"elle accoucherait d'un garçon. Et elle ne s"est pas trompée! Le garçon est né fort, beau et en bonne santé! Dès qu"il avait touché son sein avec ses lèvres chaudes et humides, elle l"a vu comme un miracle qui était venu pour être son soutien. Le prénom Viktor a été choisi non seulement en mémoire de son père, mais pour devenir le signe de ses victoires dans la lutte pour le bonheur de son fils. Elle l"élevait comme un " petit prince " - avec des manières raffinées et des attitudes respectueuses envers les grandes personnes et les représentantes du beau sexe. Au nom de son fils, elle s'ingéniait à maîtriser des habitudes de play-boy et tyranniques de son mari et à garder la famille pour ne pas vouer son fils à l"envie aux enfants qui avaient les familles traditionnelles; elle remarquait souvent cette envie parmi les élèves à l"école, surtout parmi les garçons qui vivaient sans pères. Des compromis et des concessions aidaient à créer en apparence une ambiance tranquille à la maison, c"est pourquoi on considérait leur famille comme assez heureuse. Son mari faisait une belle carrière scientifique et elle appréciait beaucoup le statut de professeur qu"il avait obtenu, car ce statut donnerait l'avantage à leur fils.
      Les relations avec son mari ne la satisfaisaient pas. Elle savait qu"elle accrochait l'attention des hommes, mais personne ne l"intéressait sauf son fils. Parmi ses collègues-instituteurs et ses élèves, elle était réputée comme une des meilleures institutrices dans l"école à dominante biologique bien connue par ses succès, où elle travaillait depuis sa sortie de l'université. Son fils allait à la même école, mais personne ne pouvait lui reprocher l"abus de protection de sa mère, car Victor était un garçon doué et assidu. Quand même, elle bénéficiait bien de l"avoir toujours en vue, car elle pouvait analyser ses victoires et lui donner un coup d'épaule en cas d"échec.
      Victor ne recevait que de bonnes notes et à part l"école d'enseignement général il avait le temps d"aller aux écoles de musique et de sport. À la sortie de l'école, il est entré à l"université dans la faculté de biologie et après la promotion, étant un des meilleurs étudiants, il est devenu un boursier de recherches. Passionné pour la science, il a soutenu sa thèse avant terme et s"est trouvé à la pointe de sa carrière scientifique brillante.
      L"amitié et l"affection entre la mère et le fils étaient surprenantes et même faisaient envie aux gens. Ils discutaient tout ensemble, se promenaient souvent, communiquaient ses impressions sur tout ce qu"ils ont vu et lu, sur l"évolution prévisible de biologie, sur ses amis et même sur ses amours. Sa mère était sa meilleure amie, c"est pourquoi il se sentait toujours protégé, sûr de soi, plein de dignité et de bienveillance.
      " Peut-être c"était raisonnable que j"eusse renoncé au doctorat et à la science après l"université, - elle pensait parfois, - il me semble que j"ai un potentiel pédagogique inépuisable. Je suis une bonne institutrice, c"est un talent que j"ai reçu d"en haut, mes élèves et surtout mon fils en sont la confirmation ! "
      *****
      L"anniversaire de son fils était toujours la plus grande fête pour la mère, qu"elle organisait si bien, qu"après tous les invités passeraient leurs impressions de bouche en bouche. С"étaient non seulement des mets fantastiques, mais encore des jeux, des concerts, des spectacles, des victorines, des concours, des chansons et des danses.
      Mais cet anniversaire était particulier, car il marquait un quart de siècle de la vie de son fils sur la Terre. La mère s"est préparée à cet événement pendant une année. Elle a commandé de nouveaux meubles pour la chambre de Viktor, et une nouvelle robe de bal pour elle-même. Elle a acheté de nouvelles tenues de soirée pour son mari et son fils, examiné des archives et des photos de famille pour faire des placards et des photomontages, fait la liste des invités et la liste des meilleurs endroits pour passer la fête.
      Mais soudain, à la veille de la date importante, quand elle allait faire une avance du restaurant, son fils a refusé net la fête fastueuse, en ignorant la volonté de sa mère pour la première fois. Il a offert de fêter son anniversaire en famille et d"inviter juste une de ses copines. " Il est peut-être fatigué de soutenance d'une thèse récente, de banquet et ainsi de suite ", - a décidé la mère et elle s"est mise à deviner laquelle de ses copines son fils a choisie. Elle connaissait toutes ses copines, parce que les portes de leur maison étaient toujours ouvertes pour ses amis. " Il a peut-être choisi la belle Alissa ", - pensait la mère. Il y avait beaucoup de prétendantes dignes d"un tel jeune homme en réputation, mais la mère était sûre que Alissa était la meilleure de toutes. Elle aimait bien cette fille pour ses apparences, son intellectualité, son aspiration aux connaissances, son intérêt pour la vie culturelle et littéraire. Elle s"est persuadée que Victor inviterait précisément cette fille, et était bien contente que le choix de son fils allât à ses critères d"une bonne femme pour lui. Elle s"est mise à penser à Alissa comme à sa belle-fille et la mère de ses petits-enfants.
      Bien sûr c"était triste d"enterrer ses rêves d"une fête fastueuse, mais ça ne l"empêchait pas de préparer tout avec enthousiasme.
      C"était vendredi, et le matin Viktor, s"étant habillé, a dit qu"il viendrait prendre sa copine après l"université et ils arriveraient à table. C"était sa mère qui l"avait poussé à faire comme ça, car elle avait besoin d"une journée entière pour préparer toutes les surprises : décorer sa chambre de nouveaux meubles, orner l"appartement des fleurs et des ballons, dresser la table, suspendre des placards et des photomontages, qui illustrait la vie heureuse de son fils. Elle a même assorti des cassettes avec des mélodies préférées et a décidé d"organiser les danses. Elle danserait avec son mari, Viktor - avec Alissa, et parfois, ils échangeraient des partenaires. Maintenant, elle était heureuse qu"ils ne soient que quatre le soir. L"ambiance familiale l"aiderait à se rapprocher de sa future belle-fille, et cette fête marquerait une nouvelle étape dans la vie de leur famille où l"harmonie s'établirait. Elle a longtemps hésité avant de décider d"une toilette, mais finalement elle a choisi la robe de bal qu"elle avait commandé d"avance pour une fête fastueuse. " C"est ma fête, et elle est très spéciale, c"est pourquoi je dois être vraiment élégante ", - elle pensait en mettant une robe longue satinée chocolat sur sa taille encore svelte. Ella voulait que Alissa, qui avait un goût raffiné, considérât sa belle-mère comme une femme dans le vent.
      Quand il était presque sept heures, la mère a senti une agitation inexplicable. On a sonné et, d'après le scénario élaboré, son mari et elle ont pris un bouquet de 25 roses et un ballon chacun et se sont dirigés vers la porte pour accueillir Viktor et sa copine. La porte s"est ouverte et les parents ont vu une jeune femme inconnue, dont ils n"ont rien entendu. Étant petite, négligée, vulgaire et aînée, elle faisait contraste avec un grand brun svelte, soigné et élégant, qui était debout près d"elle. Ses cheveux roussâtres ébouriffés encadreraient son petit visage bien fripé avec des traits trop prononcés : les grands yeux gris, le grand nez et les grandes lèvres sensuelles, qui réagissaient à chaque mouvement des muscles du visage et découvraient les grandes dents bien plantées et d'une blancheur de neige. Son corps maigre était couvert par une chemisette transparente, à travers de laquelle on pouvait voir un soutien-gorge dentellier tanné, qui faisait contraste avec la chemisette beige. La mini-jupe en cuir découvrait entièrement ses jambes longues (relativement à sa taille), qui étaient un peu arquées, surtout avec des chaussures à grosse semelle.
      -Bonjour! - elle a dit précieusement dès le seuil, comme si elle était le cadeau principal de la fête. - Je m"appelle Alika. Enchantée de vous connaître. Viktor m"a beaucoup parlé de vous. - Elle a regardé Viktor sensuellement et aussitôt après l"a embrassé sur la joue comme en signe de reconnaissance. La mère restait stupéfiée et est revenue à soi, quand son fils s"est mis à prononcer les mots que son cerveau comprenait avec difficulté :
      - Mes chers parents, je vous prie d'aimer et d'estimer Alika, mon élue! Aujourd"hui on a fourni les documents pour enregistrer de notre union à tout jamais - Avec un sourire nerveux, Viktor a entouré de ses bras la taille d"Alika; il essayait de parler d"un ton égrillard, mail il n"a pas réussi à dissimuler son agitation. La mère était complètement submergée, elle a pu juste suivre en silence son mari, qui a invité tous au salon. Pendant que Viktor et Alika s"occupaient avec chaleur des surprises, elle s"est retirée dans la salle de bain pour se remettre un peu à l"aide de la compresse rafraîchissante sur son visage. Malgré la gaieté impétueuse d"Alika qui faisait sembler d"être une membre de famille depuis longtemps, le dîner était court et tendu. Le fils a remercié les parents pour la fête et entraîné Alika dans sa chambre avec impatience mal cachée
      Les parents sont restés en tête à tête, et la mère, déprimée et désemparée, a fait une tentative de discuter un incident avec son mari. Mais comme toujours il n"a pas condescendu à la compréhension de son état d"esprit et a démontré une position neutre. Les choses quotidiennes l"irritaient de tout temps, et il a répliqué nerveusement, mais raisonnablement, à l"anxiété de sa femme :
      -Je t"en prie, ne sois pas une mère, qui est toujours jalouse de son fils. Il a choisi cette fille, ça veut dire, il a besoin d"elle et on doit l"accepter. Il ne faut pas se mêler. Sache que tu n"es pas tout pour ton fils et tu seras obligé de le partager avec une autre femme.
      -Mais qu"est-ce que tu racontes ? Quelle jalousie ? Comment ça - partager le fils ? Il est évident que ce n'est pas la femme qu'il lui faut! Cette apparence, ces manières, ce langage!
      - Et tu voudrais qu"elle soit boutonnée comme toi? Même au lit tu es "boutonnée"! Mais elle est libre! Libre! Et tu la jalouses! Qui, tu jalouse sa liberté intérieure... Tout ce que son mari - le père de son fils et son partenaire pendant presque trente ans - proférait lui semblait irréel et irraisonné. Reconnaître cela réel et raisonné était comme se jeter du balcon ou devenir folle. C"est pourquoi elle faisait la sourde oreille à son "délire" et essayait de toucher son cœur et provoquer une discussion sérieuse de leur problème. Elle a profité de son expérience pédagogique pour conserver sa maîtrise et dire tranquillement:
      - Je t"en pris, arrêtes ta bravade et ton jeu de démocratisme. Parlons sérieusement quand même. On pourrait tout retarder pour venir à la connaissance d"elle. On a fait tant d"efforts pour élever notre fils...
      - Je ne pense pas qu"on a le droit de se mêler, - son mari a répondu avec irritation. - Tous les jeunes sont comme ça aujourd"hui... Dans votre école spéciale vous vous êtes accoutumé à tenir les élèves en bride en partant du principe que les biologistes doivent être particulièrement responsables, moraux, ponctuels... Je sais tes idées sur " le siècle de Biologie " et sur les nouveaux critères de la responsabilité des destins humains... Personne n"en dispute pas : peut-être, tout ça est juste, mais il ne faut pas l"inculquer dans les têtes, il faut que chacun le comprenne lui-même. On verra ce que vos élèves " ponctuels et pleins de vertus " présenteront au monde quand ils auront appris à cloner un homme... Il est facile d"avoir affaire aux écoliers. Moi, je suis chaque jour en rapport avec des étudiants et thésards ordinaires. Ils sont tous libérés et font tout ce qu"ils veulent. Ils n"ont pas de nos complexes. Ils sont fiers d"avoir gagné leurs propres droits à l"organisation indépendante de leurs vies selon leurs critères et pas les nôtres, tu le comprends? Si tu veux, en Amérique, dont les progrès biologiques tu mentionnes, un enfant peut souvent " divorcer " ses parents, s"il n"est pas satisfait de leur traitement envers lui. Mais ton fils est déjà adulte et indépendant! Et n"oublie pas qu"il est allé au bureau de l'état civil et comme ça il nous a fait savoir qu'on ne peut rien changer. Et pourquoi changer quelque chose? C"est bien son affaire...
      -Mais ce n"est pas une fille qui lui faut, - a dit la mère, presque prise d'hystérie, - Elle est d"autre sorte. Qu"est-ce qu"elle peut lui donner comme une femme, une amie, une partenaire de vie ? De quoi lui parlera-t-elle, à quoi apprendra-t-elle nos petits-enfants ?... Et enfin, elle s"habille et se comporte comme une...
      - Écoutes! - s"est exclamé son mari avec plus d"irritation, - tes réprimandes m"ennuient depuis longtemps. Tu dois savoir une vérité élémentaire: l"homme tâche d"obtenir ce qu"il lui faut. Et ton fils n"est pas une exception.
      - C"est impossible ! Il est juste aveuglé, il ne comprend pas quelle vie il aura avec cette....
      - Mais pendant toute la vie, tu dis qu"il est un génie! Ça veut dite, il comprend tout. Et maintenant tu ne veux pas y croire. Tu as voulu le créer à ton image, aussi " normal " que toi. Mais il est peut-être fatigué de cette " normalité ", il en est assez. - Le mari a serré sa gorge avec ses doits.
      - Mais le monde se tient sur la " normalité ", - elle a dit, en accentuant chaque mot comme à la leçon. - Sans nous, les normaux, ce monde insensé déraillerait totalement. Il se tient sur les valeurs morales...
      - C"est bien ça!!! Tes leçons sur les sujets moraux et éthiques ont provoqué ce que ton fils n"a pas fait concorder son mariage avec toi ! Il a prévu ta réaction... Il avait peur de tes " leçons " et a décidé de te mettre devant le fait accompli. Alors, tu ne peux t'en prendre qu'à toi-même...
      Instantanément dans sa tête sont passés les souvenirs de toutes les disputes avec son mari. Il refusait de fréquenter des réunions d"école, de rester à la maison avec son fils quand il était malade (elle ne pouvait pas manquer les leçons), de l"emmener aux écoles de musique et de sport, d"entrer dans sa vie spirituelle... Elle se sentait devenir froide et ne pouvait que chuchoter :
      -Est-ce que tu veux dire que c"est ma faute? Quand je recevais des diplômes d'honneur et des éloges pour l"éducation de notre fils, tu le considérais comme allant de soi. Mais tu ne le jamais appréciais, car ce n"était jamais ton mérite. Tu avais tout pour rien... Tu n"allais jamais aux réunions d"école et ne savais pas, comment les autres papas écoutaient des reproches amers de mépris pour les besoins de leurs enfants et de pauvre éducation dans la famille, de mauvaises notes et de mauvaise conduite. Chez nous j"étais responsable de tout. Je me donnais du mal pour jamais entendre tout ça! Mais pendant la soutenance de thèse de ton fils, tu étais assis comme un roi et recevais des félicitations et des éloges à ton adresse... Et maintenant, quand le malheur nous est arrivé, tu te laves les mains.
      Ses nerfs n'ont pas tenu et elle a éclaté en sanglots. Il n"a jamais vu ses sanglots, et cela lui a fait peur. Il s"est approché de sa femme, l"a serré contre sa poitrine et a dit à voix basse :
      - Ne désespère pas. Tout le monde sait que tu as fait beaucoup pour ton fils. Et je t"assure, il ne te laissera pas tomber. Il t"aime tellement, tu le sais. Il est un homme intelligent et honnête, il sera bien. Ne t"inquiète pas, la nuit porte conseil... Il est déjà tard, il est temps de se reposer...
      Le lendemain dans l'après-midi les jeunes ont quitté la chambre de Viktor et sont allés avec précipitation à l"appartement, que Alika louait, pour prendre ses effets. Ils ont fêté le mariage à quatre, car Alika a dit qu"elle était une orpheline et n"avait que des parents éloignés, dispersés dans les villages différents. Viktor n"a pas voulu de célébration somptueuse du mariage, et de bon matin les jeunes sont partis en voyage. Elle se souvenait toujours d"une mise en garde de son mari contre sa transformation en "maman jalouse ", c"est pourquoi elle se forçait à témoigner de la bienveillance à sa belle-fille non désirée, malgré que tout ce qu"elle faisait, disait et mettait fût la négation d"intellectualité et de raffinement de Viktor. Tâchant de comprendre les causes d"amour de son fils, la mère cherchait dans l"insouciance et même dans l"impudicité légère de sa belle-fille de nouveauté positive, qui avait apparu dans la vie de leur famille, dans leur maison, avec la présence de cette " gerce ". En surmontant ses propres doutes et inquiétudes, la mère appuyait les initiatives d"Alika, qui était très active et ne savait pas de mot " inconvenant" et parfois il lui semblait qu"elles sont déjà proches de la compréhension mutuelle.
      De temps en temps, elle remarquait avec joie en elle-même des signes d"attachement naissant à une femme de son fils et cela l"inspirait. Bien sûr que la mère était déprimée par le fait que depuis le mariage son fils partageait rarement ses idées et ses élans créateurs avec elle, mais jamais elle le lui a reproché.
      Après environ six mois, Viktor a annoncé qu"il avait reçu une offre d"emploi aux États-Unis et qu'il s"est proposé d"y aller s"établir avec Alika. La mère a eu le cœur gros. Son fils a fait comprendre, qu"il resterait là-bas si tout s'arrangeait au mieux, car en Russie il ne voyait pas de perspectives ni pour le développement de science ni pour l"amélioration des conditions de leur vie matérielle. Une seule consolation, qu"il a offerte à ses parents, était de partir avec lui.
      Tard dans la soirée, déjà dans la chambre à coucher, la mère a décidé de commencer à exercer une influence sur son mari, même en sachant qu"elle ne trouverait pas beaucoup de soutien...
      -On ne rajeunit pas, hélas, - elle a dit, en choisissant bien les mots, qui pouvaient disposer favorablement son mari, - Ça sera difficile sans lui, et il aura besoin de nous. Et quoi de plus important que voir notre fils, participer à ses aspirations, être en rapport avec nos petits-enfants?
      - Assez ! - le mari l"a interrompu avec colère,- moi, je n'irai nulle part. J"ai tant bûché dans la vie, que je n"ai aucune envie de perdre mon poste de professeur et de devenir un conducteur de taxi. J"ai été là-bas et j"ai vu, qui se passait avec nos savants humanistes, surtout avec ceux, qui venaient après 50 ans et ne parlaient pas anglais. À tout prendre, je n"aimerais pas avoir la vie comme ça! J"ai tout ici : mon travaille, mes collègues, mes séminaires, mes boursiers, ma culture, ma langue - tout ce que m"aide à vivre! C"est mon bonheur et rien ne peut le remplacer, même les montagnes d"argent, qu"on ne verra pas même en rêve ! Alors, je te prie de ne plus soulever cette question! - Il a quitté nerveusement la chambre à coucher, a bu de l"eau, et, à son retour, a dit d"une voix calme et bienveillante :
      -Tu sais quoi ? Toi, va-t-en. Et après, on verra. Si ça ne va pas, tu reviendras. Et peut-être ton expérience sera positive et je changerai d"avis. À vrai dire, je ne sais pas ce que m"attend. La situation change chaque jour. Ici aussi, personne ne promet aux savants les montagnes d"argent. Je te conseille de partir. Tu ne peux pas sans ton fils et ta vie deviendra l"enfer sans lui. Je me souviens que tu voudrais travailler tant que la terre pourra te porter, mais qui sait ? Peut-être dans deux ou trois ans tu voudrais goûter un repos mérité. Le métier de pédagogue est un des plus difficiles. Quoi qu'il en soit, la vie " rangera " tout...
      Elle écoutait un homme, qui avait pris les plus belles années de sa vie. Elle a compris que leur union n'avait reposé que sur ses violents efforts de ne pas détruire la famille pour le fils.
      Chaque mot de son mari était comme un coup de marteau sur son cœur, qui mettait dans sa tête la vérité : il n"a pas besoin d"elle et son départ sera désirable pour lui.
      ****
      Ce vendredi-là, comme toujours depuis leur installation en Amérique, la mère était au volant dans l'attente heureuse de la rencontre avec son fils. Ils habitaient à trois, dans une belle maison avec piscine, au lieu pittoresque, où tout rendait détendu. Sans tarder, Viktor a appris sa mère à conduire, lui a acheté une voiture et ainsi lui a donné assez d"indépendance pour meubler ses loisirs pendant qu"il était au travail et Alika était au collège.
      La mère se délectait de leur bonheur; de plus en plus, elle trouvait la quiétude, en voyant les perspectives brillantes de son fils et aussi sa satisfaction de son travail et de sa vie. Le matin Viktor et Alika se séparaient. Vers leur retour, elle préparait le déjeuner contenant toujours quelque chose de nouveau. Elle a accepté Alika, a essayait de ne pas se fouiller l'âme, de résister à la nostalgie et aux réflexions de son mari. Parfois elle était surprise, qu"il ne lui manquait plus, peut-être parce qu"elle s"est débarrassée des angoisses et des humiliations provoquées par ses retours attardés à la maison, ses excuses ridicules et mensongères. La vraie raison de sa nostalgie était son école : ses collègues, leurs discussions, leurs veillées et leurs victoires dans la lutte pour l"amour et le respect des élèves, pour le réveil en eux du goût à l'étude et à la création.
      Son école, où elle est devenue une spécialiste, où son fils a passé son enfance et son adolescence, était son refuge où elle se sentait toujours sûre de soi et fière de soi. Mais ici, outre-Atlantique, l"école lui faisait du mal... en rêve. Elle faisait souvent le même rêve, où Viktor a été exclu de l"école, et elle est mise sous clef dans la salle des maîtres et ne peut pas aller chercher son fils. À son réveil elle se sentait très heureuse, parce qu"elle vivait sous le même toit avec son fils et rien ne pouvait les séparer.
      Viktor comprenait, que son métier favori manquait beaucoup à sa mère, c"est pourquoi il inventait " des compensations " différentes pour accentuer la justesse de son choix de venir ici et son importance pour lui ici. Et une de cette " compensation " était leur " déjeuner à deux " le vendredi. Il a trouvé un beau restaurant cher pour que de jour sa mère ait pu se reposer d'une quotidienneté.
      Alika encourageait activement ces rendez-vous, c"est pourquoi la mère se montrait très reconnaissante en tâchant de lui donner beaucoup de vraie sollicitude maternelle.
      Il était agréable de passer le temps avec son fils, car elle pouvait oublier la " pauvreté " de sa vie privée. Et ces vendredis à deux lui donnaient le sentiment de bonheur spécial.
      Des chansons préférées se faisaient entendre dans la voiture. La mère, pleine de joie et d'espérance, s"est approchée de leur " café " sans le remarquer. Elle a parqué la voiture et s"est dirigée vers l"entrée, mais personne ne l"attendait là. Elle s"est mise à s"inquiéter.
      " Il est peut-être en retard à cause du trafic ", - elle a pensé en entrant dans le café. Tout à coup, son portable a sonné.
      -Maman, excuse-moi, le lunch d"affaire imprévue avec mon boss, il a dit en couvrant le cœur de sa mère du chaud et du calme. Mange sans moi, s"il te plaît, et le soir on va aller dîner ensemble. D'autant plus qu"il y a une très bonne occasion : j"ai reçu un bonus.
      Heureuse, la mère est retournée vers la voiture. Une allégresse l"a remplie et, pour garder cette sensation, elle a refusé de déjeuner au café et s"est dépêchée de rentrer à la maison.
      En s"approchant de la maison, la mère a vu une voiture inconnue en face de leur garage. Elle a pensé qu"un visiteur de la maison du voisin s"est arrêté près de leur garage par méprise, comme autrefois. Ayant franchi le seuil, la mère a entendu des sons du premier étage. Avant qu"elle ait pu penser de quelque chose, un grand homme taillé en hercule, aux longs cheveux blonds, a apparu sur le balcon intérieur entre le cabinet de son fils et sa chambre à coucher. Cet homme n"avait qu"un drap autour de ses hanches.
      -What do you need (qu'est-ce qu'il te faut)?! - elle a crié en utilisant sa pauvre connaissance d'anglais.
      Tandis que la mère était déjà prête de courir dehors pour appeler au secours, elle a vu sur le balcon Alika, couverte du drap et totalement effarée... Brusquement toutes les choses se sont mises à tourner et à se déplacer. La mère ne se souvenait pas, combien de temps ça continuait, mais finalement elle s"est trouvée dans sa chambre, sur son lit, près duquel sa belle-fille était assise, le visage éploré.
      -Je ne dirai rien à Viktor, - a dit la mère. Mais pas pour toi, espèce de salaud, pour mon fils. Il serait complètement submergé. Et après, on verra. Mais je ferai tout mon possible pour te mettre à la porte! Et d'où viennent les filles comme toi? Et pourquoi les hommes honnêtes, comme mon fils, vous choisissent? Dès le début j"ai reniflé quelque chose de louche. J'ai eu l'intuition de ta vraie nature, mais je ne voulais pas y croire. J"étais déjà prête de t"aimer comme ma propre fille, et je me rongeais parfois pour mes soupçons...
      La mère parlait, comme si elle parlait à elle-même, en versant du chagrin, de la souffrance, du désarroi, du désespoir... Elle ne savait pas comment vivre après tout ce qui s"était passé, comment sauver son fils de la faillite inévitable des espérances liées à sa femme. Et puis, en se souvenant que Alika était toujours assise sur le plancher près de son lit, elle a crié en fureur :
      - Va donc, vieille fesse! Ne salis pas ma chambre de ta présence!
      Viktor est revenu gai, avec des fleurs pour les deux femmes, et a proposé de se rendre immédiatement au restaurant le plus connu dans la ville, ou il avait déjà réservé des places. La mère essayait de ne pas se trahir, mais il était très difficile de tout intérioriser. - Pourquoi tu es triste aujourd"hui, maman? - Viktor a dit d"un ton condescendant et en même temps égrillard, comme un aîné qui parle à une cadette.
      -Mais qu"est-ce qu"il y a? Peut-être tu es vexée parce que je n"ai pas pu venir au déjeuner? Non? Mais quoi - ta viande est brûlée encore? On s'en fout, on dîne dans le meilleur restaurant! J"ai reçu un bonus et on s'affiche aujourd"hui! Nous sommes venus ici pour être heureux. Et nous sommes heureux! Rien ne peut nous priver de ça! Rien! Dès que Alika aura terminé ses études, on aura des enfants! - La mère n"a pas pu se tenir et a éclaté en sanglots.
      -Mama, vraiment, je ne comprends pas ton état! - il a embrassé sa mère.
      -Ça doit être à cause de la tristesse! Si tu veux, je vais appeler le père tout de suite pour lui demander de venir immédiatement chez nous?
      La mère a tressailli après ses derniers mots, car elle cachait à son fils, qu"elle avait reçu une lettre de son amie, dans laquelle elle racontait que son mari se montrait avec une autre femme.
      -Non, mon fils, non,- elle a dit nerveusement... Il viendra lui-même dès qu"il aura fini son projet. C"est bientôt, il m"a écrit. Moi, j"ai pleuré de joie, quand tu t"es mis à parler des enfants... Je veux des petits-enfants! Prendre tes enfants dans mes bras est le plus grand bonheur pour moi!
      -Et alors, maman? Tu auras des petits-enfants sous peu. Et je ne crains pas d"affirmer que nous aurons besoin de ton talent pédagogique, car nous aurons beaucoup d"enfants! On va mettre au monde une classe entière. Tu vas leur apprendre tout ce que j"ai appris de toi. Chouette!! On aura tant d"hommes remarquable et bien élevée, comme moi! N'est-ce pas, Alika? - Viktor a ri et, en s"étant approché de sa femme, l"a serré dans ses bras et l"a embrassée sur la bouche, tout cela avec une tendresse particulière.
      La mère tremblait de tous ses membres. Sa belle-fille se tenait comme si de rien n'était et acceptait des caresses de son mari sans scrupule. " Peut-être elle le trompe tout le temps, invite des amants dans cette maison et se moque de nous, - la mère a pensé.- Et si le déjeuner n"avait pas eu lieu aujourd"hui, je n"apprendrais rien. Et voilà pourquoi elle encourage ces déjeuners! Et moi stupide, j"étais charmée par sa grandeur d'âme. Mon Dieu, comment vivre après tout ça?
      La vie de la mère s"est transformée de paradis en enfer. Elle avait une peur terrible de laisser Alika seule à la maison. C"est pourquoi elle a refusé les rendez-vous de vendredi au café. Son fils était perplexe. Elle se permettait rarement de quitter la maison, elle le faisait seulement quand son fils et sa belle-fille pourraient rester ensemble jusqu"à son retour. Chaque sortie d'Alika sans Viktor (même au collège) éveillait les soupçons. La mère ne pouvait pas voir sans regret et désespoir des caresses entre son fils et sa belle-fille, c"est pourquoi elle quittait toujours le salon quand ils s"installaient sur le sofa pour regarder la télé.
      Le fils l"a remarqué et acheté une nouvelle télé pour la chambre de sa mère. Mais ça a beaucoup plus accablé la mère, car même le soir elle se trouvait seule. La haine contre sa belle-fille s"accroissait de plus en plus en elle et se trahissait parfois, même en présence de Viktor.
      -Maman, écoutes ! - le fils a dit une fois, étant entré dans sa chambre à coucher le soir, quand elle était déjà au lit. - Je ne te comprends pas : qu'est ce que tu veux d'Alika? Pourquoi tu ne l"aimes pas? Qu'y a-t-il? Auparavant, ton attitude était mieux. J'avoue que je ne me faisais pas des illusions sur la sincérité de tes sentiments. Mais j"étais sûr que ton amour de moi te forcerait à aimer une femme que j"aime. Je pensais que la vie à trois dans un autre pays nous réunirait. Qu"est-ce que vous avez à diviser? Tout est magnifique chez nous! Je ne peux pas voir ma femme aduler et s'humilier tandis que tu l"offenses encore plus. Elle pleure chaque jour. Je ne peux pas l"accepter, car elle est ma femme et je dois la défendre. À la fin des fins, nous sommes deux ici, mais elle est toute seule. C"est cruel, maman! Mais le plus important est que je l"aime beaucoup! Tu comprends, maman ?
      -Mon fils ! - a dit la mère, - tu exagères! Je ne m'en prends pas à elle et je ne suis pas cruelle... Dieu sait que je voulais l"aimer comme ma propre fille... mais je n"arrive pas... - La mère s'est efforcée à inventer quelque chose pour ne pas donner la vraie raison. - Tu sais, mon fils, j'ai du mal avec elle, elle est différente, je n"y suis pas habituée..
      -Maman, arrêtes, je t"en prie! - le fils l"a brusqué. - Me dis jamais ça! C"est moi qui décide si elle est différente ou pas. Je l"aime pour cette " différence ", tu comprends ? Justement pour ça! - Pour la première fois de la vie Viktor a élevé la voix contre sa mère
      -Mon fils, je ne te reconnais plus, - elle a dit avec la mine de maîtresse sévère. - Tu n"as jamais parlé à moi comme ça...
      -Oui, jamais, - Viktor a dit, son regarde dérobé. Il a toussoté, en tâchant de pousser une " boule hystérique " dans sa gorge. - Je ne t"ai jamais parlé comme ça parce que je t"aimais et je te respectais. Tous les enfants n"ont pas les sentiments pareils envers leurs parents. À mon avis, le respect est au-dessus de l"amour. L"amour - c"est au niveau du sang, de la biologie. Quant au respect, il faut le mériter. Et je te respectais vraiment. On avait beaucoup en commun : des goûts, des intérêts, des attitudes à l'égard des gens... Même l"attitude à l"égard du père. Tu cachais soigneusement à moi combien de fois il t"a vexé... Je l"ai compris, quand j"ai grandi, et je ne le lui pardonnais pas. J"appréciais tout ce que tu faisais pour moi. Et je voulais te rendre heureuse. C"était pénible de voir que tu n"étais pas heureuse comme une femme. Mais je ne pouvais rien changer. C"est pourquoi je voulais que tu sois heureuse comme une mère. Et j"étais sûr que j"ai réussi. Je ne permettrai à personne de te blesser. Qu'est ce que tu veux maintenant? J"aime Alika à la folie. Je t"aime beaucoup aussi et je ne peux pas être ballotté entre vous deux !... - Soudain Viktor a éclaté en sanglots comme un enfant.
      La mère a sauté du lit et a éclaté en sanglots aussi en le serrant contre sa poitrine et en disant :
      -Pardonne-moi, mon fils ! C"est ma faute. Je ne me pardonne pas tes larmes. Je me suis laissée aller, c"est affreux, affreux! C"est ma faute. Et je vais tout de suite m'excuser devant Alika...
      Presque hurlant la mère s"est mis à genoux devant son fils, mais il l"a saisie par ses bras et l"a fait se lever. Quand elle s"est redressée, vieille et fatiguée, dans le dos de Viktor elle a vu sa belle-fille, qui observait tout avec une mine ironique.
      Le drap, jeté sur une chemise de nuit totalement transparente, a rappelé d"une situation terrible, dont elle était la témoin ce vendredi-là... La mère s"est plongée dans le désespoir. Elle a regardé sa belle-fille en face pour y voir le repentir salutaire et la prière de lui accorder grâce. Mais au lieu de cela elle a entendu des mots, qui étaient comme des gifles :
      -Je n"ai pas besoin de vos excuses et votre amour, je ne veux qu"arrêter tous ces outrages de votre part...
      La mère s"est approchée précipitamment de sa belle-fille et a crié sans penser aux conséquences :
      Je te prie de sortir immédiatement! Je ne veux ni te voir ni t"entendre, une sale bête, une garce!
      Tout à coup, le fils s"est approché de sa mère, comme un ivrogne prêt à se jeter dans la mêlée, et a dit à voix bredouillante :
      -T-tu as d-dis q-quoi mmaintenant, maman? T-t"es s-sérieuse?
      La mère n"a rien répondu et a baissé désespérément la tête.
      -Elle est simplement jalouse de moi,- Alika a crié d"un ton de marchande. - Je n'y suis pour rien. Tout ce que je fais, elle n"aime pas. Elle est jalouse! Jalouse!
      -Alika, je t"en prie, arrête,- le fils a dit d'une voix suppliante à sa femme.
      -Et pourquoi " arrête " - c'est assez de se taire! Je ne veux plus le supporter. Il est évident que son mari ne se hâte pas de la voir... Si elle avait un homme solide, elle se calmerait peut-être. Elle est jalouse que je ne me couche pas seule. Elle pourrait gagner sa croûte en vidant les vases de nuit des vieux, comme beaucoup d"émigrés font ici! Elle n"aurait pas le temps de me chicaner. Et toi, tu fais tout pour elle, tu lui achètes des voitures...
      La mère s"est senti subitement un ressort desserré, qui s"est jeté sans rencontrer des obstacles.
      -Et d"où viennent les filles comme toi? Ôte-toi de cette maison, une putain!! - elle a crié et, en reculant brusquement de son fils, a mis les mains sur le montant du lit pour rester debout.
      - Maman ! - son fils a dit d"une voix glaciale, le dos tourné. - On ne pourra plus vivre sous le même toit. Je t"aimais, je t"aimais sincèrement et avec abnégation. Mais j"aimais une autre personne apparemment. Je commence à comprendre mon père et j"ai même des remords en ce moment...
      Le fils continuait à dire quelque chose de pareil pendant longtemps... La mère restait debout et ne comprenait pas, pourquoi son cœur battait toujours au lieu de s"arrêter une fois pour toutes.

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  • © Copyright Матрос Лариса Григорьевна (LarisaMatros@aol.com)
  • Обновлено: 05/04/2016. 43k. Статистика.
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